Belvédère

30, rue Lebaudy

LE BELVÉDÈRE : LIEU DE VILLÉGIATURE DU PEINTRE COROT

Camille Corot était un grand ami d'Abel Osmond, neveu d'André Osmond, bibliothécaire de la Duchesse de Berry. Le 15 octobre 1822, c'est au mariage de ce dernier et de Parfaite-Anastasie Tollay, fille du maire de Rosny, que le peintre tombe amoureux de la jeune femme. De 30 plus jeune que son mari, celle-ci devint veuve en 1837 et s'installa dans la maison familiale des Tollay située ici-même. Si l'artiste mit les pieds pour la première fois dans cette grande maison bourgeoise vers 1820 comme simple invité d'Abel, il s'y attardera ensuite fréquemment, assurément poussé par sa liaison de plus de 50 ans et délibérément cachée avec Mme Osmond. Celui qui fut le fondateur de l’école de Barbizon illustra ainsi la ville dans plusieurs de ses toiles ou s'en inspira : «Rosny au printemps», «Château de Rosny», «Premières feuilles près de Mantes», «La Fuite en Egypte» (aujourd'hui propriété de la commune et exposée au musée de l'Hôtel Dieu à Mantes), «L'église du village, vue prise du verger de Mme Osmond», «Chemin de croix». Il peint aussi le portrait d'Abel Osmond sur son lit de douleurs un peu avant la mort de son ami à Rosny le 23 juillet 1840. 

La Fuite en Egypte (1840) construit un paysage réaliste où évolue la Sainte Famille, ici mise en valeur au premier plan. Pour réaliser cette œuvre majeure, Corot a puisé son inspiration à Rosny : l'embarcation du passeur serait celle du bac reliant Rosny à Guernes et  la fille du tailleur de pierre aurait posé pour réaliser la vierge Marie.

EN SAVOIR PLUS SUR COROT

Né en 1796 d’une mère modiste et d’un père drapier, Camille Corot est célèbre pour ses paysages réalistes, poétiques et peints en plein air mais aussi pour ses portraits délicats et émouvants de figures féminines ou d’enfants. Il exécute aussi des dessins (il en a laissé 600 !) à la mine de plomb ou au fusain, des ébauches en vue de tableaux ou des œuvres abouties. Venu tardivement à l'estampe, il en sera un véritable maître. Il voyage en Italie à 3 reprises, parcourt la France de long en large, travaille l’hiver dans son atelier parisien. La reconnaissance de son talent tarde et il est décoré de la Légion d’honneur en 1867 par Napoléon III. Devenu l'un des plus célèbres peintres à Paris, il décède en 1875.