Hospice Saint-Charles

30, rue Nationale

UN MONUMENT A LA MÉMOIRE DU DUC DE BERRY

Deux ans seulement après avoir acheté le domaine du château, le duc de Berry, fils du comte d’Artois et futur roi Charles X, est assassiné le 13 février 1820, sur les marches de l'Opéra à Paris par Louis Pierre Louvel, un ouvrier bonapartiste. Cet anti-monarchiste fut guillotiné 4 mois plus tard. 

Pour honorer la mémoire de son époux «bienfaiteur des pauvres», la Duchesse décida d'ériger un hospice pour élever les enfants pauvres et soigner les malades, à l’angle de la route royale et du chemin conduisant à la grille d’honneur du château. Elle fit appel à l'architecte Joseph-Antoine Froelicher. Les travaux ont été achevés en mai 1823. Le bâtiment néoclassique comprend deux pavillons reliés par une large portique surbaissé. A l'arrière se tient une cour entourée par trois côtés d'une galerie d'arcades ajourées. L'hospice était destiné à recevoir 12 pensionnaires, six hommes et six femmes. On y entre par un vestibule. A droite, la salle des hommes et à gauche celle des femmes. Les pensionnaires sont logés à l'étage. 

Au fond de la cour domine une chapelle, consacrée le 18 mars 1824. Sa façade est ornée d'un portique à fronton triangulaire porté par quatre colonnes. Son toit est couronné d'un dôme couvert de plomb. Le samedi 4 novembre 1820, jour de Saint Charles, la première pierre du monument religieux fut posée. Alors que le corps du duc est inhumé dans la basilique Saint-Denis, son cœur fut déposé dans ce mausolée, derrière l'autel, dans un cénotaphe de marbre blanc. Ayant reçu une truelle et une auge d'argent de l'architecte, sa veuve fit le premier scellement au mortier. En 1830, l'urne qui protège le cœur est enlevée par crainte des profanations. Retrouvée en 1889 chez le Marquis de Rosanbo, elle fut remise à sa place d'origine. Au cours de la Seconde guerre mondiale, une unité SS pilla l'hospice de Rosny. Un soldat déroba l'urne. Elle sera retrouvée par hasard sous un chêne en Charente maritime et déposé avec son corps à la basilique Saint-Denis.

UN HOPITAL MILITAIRE DURANT LA 1ÈRE GUERRE MONDIALE

Lors de la 1ère Guerre mondiale, l'Hospice Saint-Charles, propriété de la famille Lebaudy, devint un hôpital auxiliaire privé confié à la Croix-Rouge permettant de suppléer les hôpitaux militaires et soigner les blessés qui arrivaient par le train de Mantes. Il comptait 49 lits. Le poète Paul Eluard, mobilisé en 1914, y fut affecté comme infirmier brancardier en mars et avril 1916. Très traumatisé par les tranchées et leurs violences, il restera marqué par cette période et l'exprimera dans ses poèmes.

L'Hospice Saint-Charles a été classé monument historique en 1973.