Berges de Seine

Rue du Guernes

LE TRANSPORT FLUVIAL SUR LES CHEMINS DE HALAGE

Pendant plusieurs siècles, le transport de marchandises, de bétail et de personnes se faisait sur de lourdes embarcations tirées par des chevaux le long des chemins de halage bordant les fleuves. Des galiotes faisaient quotidiennement le trajet Rolleboise Poissy mais ne faisaient pas halte sur Rosny. Il semble qu'il ait existé 3 ports sur la commune : le port au vin en 1550, le port au plâtre en 1601 et le port au bois. 

LA SEINE, UN LIEU DE DIVERTISSEMENT

La Duchesse de Berry, précurseur des plaisirs nautiques sur la Seine à Rosny ? Certainement ! Car la princesse appréciait particulièrement les promenades en bateau à bord de sa goélette et de son yacht à douze rameurs. Si la pêche a été pratiquée de tout temps, avec l'avènement du chemin de fer et la réduction du temps de travail fin du 19e siècle, nos berges ont vu aussi une cohorte de plaisanciers et de parisiens venir ici passer un dimanche à la campagne. Avant la seconde guerre mondiale, une baignade avec cabines et plongeoirs y avaient même été installée.

Nos berges de Seine, lieu de plaisance

DE 1870 À 1965, UN BAC ENTRE ROSNY ET GUERNES

Le bac à traille entre Rosny et Guernes aurait été construit par un Guernois en 1870. Ce mode de transport était indispensable au quotidien. Outre les piétons et les cyclistes, les ponts basculants à chaque extrémité de la barque plate permettaient de charger chevaux, charrettes, hippomobiles et plus tard voitures. Plus rapide de franchir les 200 mètres de fleuve que de partir en diligence ou en voiture sur des routes non goudronnées (rappelons aussi qu'après la guerre, le franchissement de la Seine entre Limay et Mantes s’effectuait jusqu'en 1951 par un pont métallique provisoire) ! Il permettait aux habitants de l'autre rive de transporter leur récolte, de se rendre à Rosny chez l'épicier, le médecin ou le dentiste, à la pharmacie, chez le garagiste mais aussi de prendre le train à vapeur jusqu'à Mantes ou Paris. Avec la fréquentation des bords de Seine par les plaisanciers du dimanche, le bac tournait à plein régime et devait faire plusieurs traversées le soir dominical pour assurer la correspondance avec le dernier train pour la capitale.

Le câble placé à 20m de hauteur (ou moins ?) entre les deux rives pour empêcher l'embarcation de dériver avec le courant fut responsable de deux accidents d'avion, en juin 1930 et en mars 1947. Les deux engins volant à basse altitude et suivant le cours de la Seine ont accroché la traille. Lors du premier accident, le célèbre aviateur René Lefèvre (il a réalisé la 1ère traversée de l'Atlantique d'Ouest en Est sur un Bernard-191 le 13 juin 1929) alors aux commandes et sa compagne ont été sauvés par le passeur de l'époque. Le second naufrage a entraîné les deux passagers dans le fleuve. L'opération délicate pour ramener l'épave à la berge a été menée par les sapeurs du 5ème régiment de génie chargés d'aménager la gare du Jamborée des scouts. En attendant la remise en place du poteau cassé (acheminé par bateau depuis l'Amérique) et du câble, c'est une vedette des Ponts et Chaussées en bord à bord avec le bac qui assura la traversée durant plusieurs mois.

Dans les années 60, le bac est concurrencé par les automobilistes qui empruntent la route de Mantes. Le barrage de Méricourt qui relève le niveau de la Seine de près de 2m rend les embarcadères en place inadaptés à l'accostage. Le 12 juin 1964 sonne la fin de son exploitation commerciale. Le bac connait une fin tragique le 7 octobre 1971 lors d'une collision avec une barge.

L'arrivée du bac

19 AOÛT 1944 : LE PREMIER PONT DES ALLIÉS SUR LA SEINE

Sur la rive droite de la Seine, les Allemands ; de l’autre les américains de la 3e armée, commandés par le général Patton. Les alliés entreprennent de franchir le fleuve pour contourner Paris par le nord-ouest et ainsi réaliser une tête de pont. Dans la nuit du 19 août, les hommes du 313e Régiment d’infanterie traversent par la passerelle du barrage de Méricourt. Le lendemain, c'est à Rosny que le reste de la division avec ses chars et son artillerie passent en aménageant le premier pont flottant sur la Seine. L'ouvrage mesure près de 250 mètres et est construit en une journée seulement. Ils organisent la traversée de matériel trois jours durant. Un nouveau front est établi sur la rive droite. La bataille du Vexin débute, 30000 soldats américains et allemands s'affrontent. Après une dizaine de jours de combat, on dénombre près de 3000 morts, combattants et civils.

Traversée des alliés par le pont flottant de Rosny, août 1944 ©